Influence de l'occupation des sols sur les inondations

Résumé

Chaque inondation relance la polémique sur la recherche des responsabilités. L'objet de cette étude est de faire une synthèse bibliographique sur les relations entre occupation du sol et inondations. Il est tout d'abord rappelé que les inondations résultent de fortes précipitations et qu'au-delà d'une certaine intensité, l'effet des facteurs liés à l'occupation de l'espace devient secondaire, voire négligeable. Cette étude rappelle certaines évolutions plus ou moins récentes telles que l'accroissement de la forêt, la modification des peuplements, la régression du territoire agricole, la disparition d'un linéaire important de haies, le ralentissement récent du drainage, l'accroissement des surfaces imperméabilisées. L'exemple de la Bretagne met en évidence la variabilité de ces phénomènes sur le territoire. L'analyse bibliographique insiste sur le rôle majeur des forêts, notamment résineux, sur l'écrêtement des crues, le ruissellement plus important constaté sur les terres cultivées, surtout pendant la période hivernale. Le remembrement, et encore plus les travaux connexes, peuvent avoir une influence certaine sur les conséquences de pluies faibles à moyennes. L'arrachage de haies peut accroître le débit de pointe des petites crues. Le drainage peut avoir des effets contradictoires, réduisant sensiblement le ruissellement mais augmentant le volume d'eau évacuée. Il est toutefois difficile de déterminer son effet à l'échelle du bassin versant. Plus que le drainage, le recalibrage du réseau de fossés à ciel ouvert, conjugué par un recalibrage des rivières à l'aval, aggrave généralement les phénomènes de crues. L'urbanisation, avec l'accroissement des surfaces imperméabilisées, raccourcit le temps de réponse. En conclusion, est soulignée la nécessité de poursuivre des études et recherches, et des axes de réflexion sont proposés.