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Les trois scénarios de l'écologie : fondamentaliste, autoritaire ou démocratique ?
Reçu : 1 avril 1997;
Publié : 1 avril 1997
Résumé
Les pensées qui se réclament de l'écologie ont en commun le refus de l'« idéologie économique », c'est-à-dire de l'affirmation conjointe de l'autonomie des activités économiques et des droits subjectifs dont jouissent les individus-producteurs. Ce refus, alimenté par la crise de l'idéologie économique, ouvre toute une gamme de positions théoriques, allant du refus total au rejet minimal de l'idéologie en question. La prise de conscience du caractère fini des ressources et le chômage structurel que connaissent, depuis une vingtaine d'années, les économies des nations industrialisées, constituent les aspects les plus importants de la crise de l'idéologie économique. À partir des thèses de plusieurs personnalités de la pensée écologiste, une réflexion est proposée selon trois scénarios : fondamentaliste, autoritaire et démocratique. Le scénario fondamentaliste exprime la version la plus radicale de l'écologie, celle qui refuse en bloc, individualisme compris, l'idéologie économique : la nature est alors réputée disposer d'une valeur à proprement parler intrinsèque, c'est-à-dire absolue, et donc indépendamment de tout acte d'évaluation, de toute affirmation humaine. Le scénario autoritaire offre un rejet moins radical de l'idéologie économique et propose plus particulièrement Le Principe responsabilité (Hans Jonas). Il n'est pas question d'instituer des droits de la nature. En revanche, nos obligations à l'égard des générations futures enveloppent des devoirs envers la nature. Nous devrions renoncer à nos institutions libérales et démocratiques et rompre avec tout espèce d'utopisme technicien. Le scénario démocratique est représenté, entre autres, par la pensée d'Ivan Illich et André Gorz, qui refusent toute espèce d'expertocratie et restent attachés au cadre de la société des droits de l'homme. Ils récusent en revanche l'indépendance du cycle des activités économiques vis-à-vis de la nature comme des autres dimensions de la société. Le problème est de savoir si nous parviendrons grâce aux moyens dont disposent les démocraties, avec le soutien d'une opinion publique mobilisée par les problèmes environnementaux, à réduire de façon significative les dégradations que nous infligeons à la biosphère ?
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