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Évaluation des effets des pratiques agricoles sur les flux d'azote à l'échelle d'un bassin versant d'élevage intensif
Reçu : 1 September 1998;
Publié : 1 September 1998
Résumé
Parmi les causes de dégradation de la qualité de la l'eau en Bretagne, les rejets d'effluents d'élevage par l'activité agricole sont mis en cause. Pour optimiser la gestion de ces effluents, des méthodologies d'analyse et de diagnostic des pratiques agricoles ont été élaborées et appliquées sur un bassin versant d'élevage intensif (bovins et porcins) de 6 km2 en excédent structurel dans le Nord Finistère. Les objectifs sont de quantifier les flux de nutriments (N, P), de proposer et d'évaluer rapidement les modifications de pratiques à mettre en oeuvre pour réduire ces flux principalement dans l'eau. Pour les 12 élevages porcins étudiés, on note une très forte variabilité des performances zootechniques, des pratiques alimentaires et donc des rejets en azote et phosphore. La mise en oeuvre de pratiques d'alimentation moins pénalisantes pour l'environnement telles que l'alimentation biphasée dans les élevages porcins, permettrait de diminuer les rejets d'azote et phosphore dans les effluents de façon significative. Les marges de progrès sont cependant très variables suivant les ateliers. Pour les élevages bovins, les excédents sont aussi élevés et des améliorations importantes sont possibles par une meilleure gestion du pâturage notamment. L'excédent annuel du bilan d'azote, calculé à partir des valeurs parcellaires est de 210 kg/ha. Il se retrouve dans les sols à l'automne et pendant tout l'hiver. La réduction que l'on peut attendre par une meilleurs gestion de la fertilisation est de l'ordre de 25 % pour l'azote. Pour le phosphore, la marge de progrès est très faible car les sols sont déjà bien pourvus. Les pertes d'azote sous le profil, estimées par le modèle NBV1 à partir des mesures dans le sol, sont plus élevées pour les cultures annuelles que pour les prairies. Nous avons pu relier sur ce bassin des quantités d'azote dans les sols et des flux à l'exutoire grâce à une modélisation relativement simplifiée. Un abattement d'azote de 40 % est trouvé entre les excédents et l'exutoire. Cette diminution importante se produit dans les sols agricoles (dénitrification/organisation..) et aussi dans les eaux souterraines (de l'ordre de 18 % des excédents), vraisemblablement dans les zones humides qui occupent 23 % de la surface du bassin. Pourtant, aussi bien en amont qu'en fond de vallée, l'aménagement actuel du bassin est défavorable à leur action en raison d'un réseau dense de drainage et de fossés profonds qui canalise les eaux les plus chargées en nitrates provenant de la zone insaturée.
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