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Le rôle des fossés agricoles dans la dissipation des produits phytosanitaires
Reçu : 1 octobre 2001;
Publié : 1 octobre 2001
Résumé
Pour lutter contre les pollutions diffuses en milieu rural, de nombreux programmes d'action se mettent en place. Le développement de recherches sur les connexions parcelle-cours d'eau permettra de mieux comprendre le transfert et la dissipation des polluants dans ce milieu. En particulier, les fossés, structures relativement fréquentes dans les territoires cultivés, notamment drainés, peuvent à priori avoir une fonction de court-circuit hydraulique et donc faciliter le transfert des produits phytosanitaires. Ils peuvent aussi au contraire constituer des éléments de pondération de la pollution lorsque leur composition physico-chimique est susceptible de favoriser la rétention de ces molécules. Afin d'éclaircir ce dernier point, une première série d'expérimentations a été menée par le Cemagref et le CEH (Centre for Ecology and Hydrology) dans des fossés naturels. Deux sites d'études ont été retenus. Le premier se trouve dans l'Ouest de la France (ferme expérimentale de l'Institut technique des céréales et des fourrages à la Jaillière). Une solution aqueuse contenant trois herbicides aux caractéristiques physico-chimiques différentes (isoproturon, diuron et diflufénicanil), et un traceur (chlorures) a été injectée pendant quelques minutes dans chacun des fossés. Des échantillons d'eau ont été prélevés à pas de temps fin en aval du point d'injection. Le site anglais se situe sur la ferme de l'université d'Oxford à Wytham. Des échantillons d'eau ont été prélevés chaque semaine (suivi chronique) et en période de crue en plusieurs points le long du fossé pour le suivi des concentrations en isoproturon et diflufénicanil en conditions naturelles. Le débit a été mesuré parallèlement de manière à quantifier les flux de polluants. Après dosage par chromatographie au laboratoire, les résultats indiquent une diminution du flux et de la concentration maximum du pic de polluants comparativement à un traceur. En outre, la rétention observée est corrélée aux propriétés physico-chimiques des produits, en particulier au coefficient de partage Koc. Ces premiers essais exploratoires montrent que la surface de contact (liée à la nature du substrat) et le temps de contact (dépendant essentiellement des conditions d'écoulement) entre les polluants et le substrat sont les paramètres qui influent majoritairement sur la rétention des produits phytosanitaires.
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