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La biologie de la conservation doit-elle prendre en compte les paysages odorants ?
Reçu : 3 février 2021;
Publié : 3 février 2021
Résumé
Les organismes vivants et la matière organique en décomposition libèrent dans l'atmosphère une grande diversité de composés organiques créant des paysages olfactifs au sein desquels les organismes puisent les informations essentielles à leur survie. De nos jours les activités humaines (notamment le milieu urbain, les transports, l'industrie et l'agriculture) génèrent elles aussi beaucoup de composés organiques volatils dans l'atmosphère. Ceux-ci masquent et dégradent les odeurs naturelles et altèrent l'olfaction des organismes vivants. Il en résulte des modifications anthropiques des paysages odorants qui affectent le fonctionnement des écosystèmes. Cette situation interroge sur la nécessité et les possibilités de protéger les paysages olfactifs naturels. Les techniques d'agroécologie notamment ont montré qu'il était bien possible de manipuler les odeurs, y compris à l'échelle d'un paysage. La préservation et la restauration d'une trame dépourvue d'odeurs anthropiques pourrait alors être envisagée afin de préserver l'intégrité des odeurs écologiquement importantes dans des espaces contigus. Le chantier est vaste et nous encourageons à approfondir ces réflexions en vue de mieux prendre en compte les odeurs dans la protection de la biodiversité.
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