Sauvegarde de l'apron du Rhône : retour sur les opérations de restauration de la continuité des cours d'eau

Résumé

Dès le premier projet de sauvegarde de l'espèce en 1998, le cloisonnement des cours d'eau a été identifié comme l'une des principales causes du déclin de l'apron, motivant la réalisation d'actions de restauration de la continuité écologique dans les programmes qui ont suivi. Selon les cas, les solutions mises en œuvre diffèrent, enlèvement ou non reconstruction d'ouvrages obsolètes, aménagement de passes à poissons ou mise en transparence de barrages en crue. En conjonction avec d'autres efforts d'amélioration des conditions de l'espèce, notamment sur la qualité de l'eau, l'arrêt des extractions de granulats en lit mineur à la fin des années1990 ou les l'augmentation des débits minimaux en aval des barrages en 2014, les résultats des actions de décloisonnement se sont traduits par une augmentation importante de l'aire de répartition de l'espèce, passant d'environ 240 km à la fin des années 1990 à 365 km en 2017. Cet accroissement c'est opéré soit vers l'amont et vers l'aval comme sur l'Ardèche, soit vers l'aval comme sur la Durance par les mises en transparence en crue. Malgré ces progrès significatifs, certaines difficultés, le plus souvent d'ordre social ou socioéconomique, restent à surmonter pour reconquérir certains espaces de vie qui permettraient de sécuriser le maintien durable de l'espèce, notamment face à l'évolution climatique.