Perception paysagère des espaces en déprise et des boisements spontanés des terres agricoles

Résumé

En matière d'analyse environnementale, le terme « représentations » est plus ouvert que le mot « perception » souvent utilisé lors de l'émergence des questions d'environnement. Au delà de l'adéquation sémantique, analyser et préciser les représentations sociales du paysage des espaces en déprise et des boisements spontanés des terres agricoles suppose que l'on puisse identifier le schéma ou le modèle qui structure cette représentation et qui en constitue le « noyau dur ». Les paysages de friche ont été longtemps considérés comme des lieux de pauvreté, de misère des populations. A contrario, le beau paysage, était celui qui pouvait être digne d'une nation moderne, c'est à dire un paysage cultivé, soigné, manifestant le travail incessant des paysans. Ces représentations évoluent au fil du temps : au contraire des « espaces ordinaires » ou la nature est de moins en moins présente au profit de la technique, on peut alors imaginer que les espaces délaissés par les activités sociales acquièrent, parce qu'ils sont indemnes de tout progrès technique, une valeur nouvelle au nom de leur aspect sauvage. Une manière de répondre aux questions posées serait alors précisément d'introduire de la nature dans ces « espaces ordinaires » ; encore faut-il tenter de résoudre les problèmes d'articulation entre la société, ses manières de penser ces espaces et la matérialité de la nature.